Suite à une première édition le 10 septembre 2021 à la Maison des Avocats, le Barreau de Paris a organisé le 22 septembre dernier la deuxième journée européenne du numérique, cette fois à la maison du Barreau sur l’Ile de la Cité. Mis en place par le Bâtonnier Cousi, cette journée s’inscrit dans le plan visant à réduire la fracture numérique touchant les professionnels du droit notamment les avocats par l’information et la formation.
Il apparait indispensable que chaque avocat soit en mesure de pouvoir appréhender les outils numériques nécessaires à la bonne protection de sa structure et son activité, optimiser l’organisation de son cabinet dans le but d’améliorer sa pratique juridique et garantir un meilleur accès au droit pour ses clients et plus généralement les justiciables.
Mme La Bâtonnière Julie Couturier a poursuivi et amplifié cette action donnant une dimension européenne à l’évènement par l’implications d’intervenants européens et le débat portant sur les politiques et réglementations européennes en la matière.
Organisé par l‘Incubateur du Barreau de Paris en partenariat avec Lamy, Lexbase et Kerialis, l’évènement a également présenté de nombreux stands de soutiens officiels notamment Lexis-Nexis, Wolters Kluwer Legal & Regulatory, Legal Software France, Septeo Avocats, Lefebvre-Dalloz et Village de la Justice
Journée du numérique : Les outils technologiques pour les avocats
La journée, divisée en colloques et ateliers pratiques a débuté par des interventions de Madame la Bâtonnière Julie Couturier et le Président du Tribunal Judiciaire de Paris, Stéphane Noël.
S’en est suivi un colloque consacré aux retours et perspectives sur les digital acts et futur RIA et Data Act. Ont pu intervenir Elisabeth Dehareng, avocate au barreau de Bruxelles spécialiste du droit des nouvelles technologies, Nathalie Sabotier, présidente de la troisième chambre 3ème section du Tribunal Judiciaire de Paris, dédié à la protection de la propriété intellectuelle, et Eric le Quellenec, Avocat en droit du numérique, spécialistes des questions du RGPD et ancien membre du Conseil de l’Ordre.
La fin de matinée a permis d’envisager les problématiques du numérique au service de la justice avec une présentation de l’avenir judiciaire. Jean Lassègue, chercheur au CNRS, Yann Aouidef, Chercheur chez Kleros, Katrin Becker, Chercheuse à l’université du Luxembourg, Arthur Dénouveaux, Président de Life for Paris, Philippe Vandaele, Magistrat en Belgique ont pu débattre de ces éléments.
Outils & Legaltech : Ateliers pratiques pour l’avocat numérique
L’après-midi a été consacré à plus de 18 ateliers sur des thèmes pratiques associées aux nouvelles technologiques et les pratiques numériques des cabinets d’avocats : cybersécurité, outils numériques de l’Ordre, ressources documentaires en ligne, création et référencement du site internet et moyens de communication, signature électronique, legaltech, personal branding, visibilité sur les réseaux sociaux, e-reputation, productivité des cabinet, retour d’expérience de l’Incubateur du Barreau de Bruxelles, etc.
Animé par Pierre-Xavier Chomiac de Sas, une table ronde consacrée à l’avocat du futur a présenté la blockchain, les NFT, le metavers et autres formes d’outils technologiques utilisables par les professionnels du droit. Â
Les experts Arnaud Pagniez, Head of Crypto et DEX de l’entreprise P00LS, Marie Lhermitte avocate ayant travaillé au sein des solutions technologiques de l’entreprise The Poken Company et sa plateforme Pokmi.com, Florence Lardet, magistrat au sein du JIRS spécialiste des infractions numériques liées au blanchiment d’argent et Caroline Laverdet, avocat et docteur en droit sur le thème des metavers, se sont succédés pour présenter les enjeux juridiques associés à ces thématiques.
Enfin, un dernier colloque sur le futur du numérique ont permis un échange constructif avec Aline Aubertin, Directrice de l’ISEP et Président de Femmes Ingénieures, Amélia Matar, Fondatrice de COLORI, Angélique Gérard, Diplômée de l’INSEAD et Conseillère Spéciale du Président Niel Groupe ILIAD.
Retrouvez ici le détail du programme de la journée et les noms des principaux intervenants
Communication, sites internet, référencement et réseaux sociaux de l’avocat
Maitre Chomiac de Sas et Anne Hélène Hamonic (Facilaw) eu le plaisir d’animer un atelier consacré à la communication des avocats notamment la création et optimisation du référencement des sites internet des avocats. Libéralisée progressivement notamment au cours de la dernière décennie, la communication de l’avocat n’est en aucun cas figé et s’adapte au contraire aux nouveaux outils technologiques à leur disposition et aux besoins des justiciables et clients du cabinet.
Encadré par un dispositif réglementaire et légal largement inspiré des règles en matière de droit de la consommation et de la publicité, la publicité personnelle de l’avocat et ses sollicitations personnalisées sont à la disposition des avocats quel qu’en soit les supports de communication : sites internet, réseaux sociaux, création de contenus audiovisuels, podcast, participation à des émissions télévisées, publication d’articles, presse et médias, papier entète plaque professionnelle façade vitrée, carte de visites, etc.
La profession d’avocat demeure très concurrencée par d’autres professions réglementées – notaires, experts comptables – mais également par des tiers utilisant tous les supports de communication existants sans ètre restreints par les règles déontologiques spécifiques aux professions réglementées.
Dans le cadre de cette évolution des professions juridique, le métier d’avocat se développe considérablement, s’ouvrant notamment aux activités de mandataire sportif et d’artiste, fiduciaire, jusqu’à pouvoir exercer des activités commerciales connexes et accessoires à la profession d’avocat.
Le cabinet PCS Avocat intervient fréquemment dans des colloques et formations sur le thème de la communication et publicité des avocats. Retrouvez ses dernières interventions.
Metavers, NFT, ICO, blockchain et cryptomonnaies
La journée du numérique a été l’opportunité de présenter les récents outils technologiques en plein essor.
L’appréhension des metavers et de leurs développements soulèvent des problématiques variées, aussi bien sociétales, économiques que juridiques. Espace(s) numérique(s) destiné(s) à dupliquer la réalité ou à proposer des créations nouvelles, leur encadrement implique nécessaire une compréhension et qualification de leurs composants et activités proposées afin d’identifier les règles juridiques susceptibles de s’appliquer.
Le cadre juridique régissant les plateformes à l’origine des metavers compile déjà de nombreuses directives et règlements internationaux ou communautaires : le Règlement général sur la protection des données (RGPD), les Digital Service Act (DSA) et Digital Market Act (DMA), etc. Plusieurs affaires judiciaires sont déjà en cours portant sur des vol de propriété intellectuelle notamment de NFT (Plainte d’Hermès), des faits d’harcèlement en ligne et autres infractions pénales en ligne.
Les blockchains constituent également des outils technologiques qu’expérimentent les professionnels du droit dans des domaines variés : droit bancaire, assurances, propriété intellectuelle. En effet, la blockchain peut constituer un support pour la création et le transfert d’actifs numériques notamment les cryptomonnaies et NFT, des formes de registres de données et outils probatoires, l’exécution d’obligations contractuelles par des smart contracts.
Force est de constater sur ce point que cette technologie existante depuis plus de dix ans demeure encore très complexe voire confuse. Il revient à l’ensemble des professionnels de s’approprier cette technologie pour favoriser son utilisation.
Incubateur du Barreau de Paris : Innovation & legatech pour les avocats
Créé en 2014 sous l’impulsion du Bâtonier Pierre-Olivier Sur, l’Incubateur du Barreau de Paris (IBP) est une structure autonome rattachée à l’Ordre des avocats du Barreau de Paris visant à lancer et promouvoir l’innovation des avocats. Cherchant à anticiper l’arrivée des legaltech non contrôlées au détriment des justiciables, l’IBP a encouragé l’offre d’outils et solutions numériques conforme à nos règles déontologiques.
Depuis 2018, l’Incubateur du Barreau de Paris a proposé un programme d’incubation destinés aux confrères offrant des solutions numériques innovantes au profit des justiciables et/ou des confrères.
Retrouvez notre interview concernant la présentation et missions de l’Incubateur