Un joueur esportif d’Hearthstone a été suspendu par Blizzard, l’éditeur du jeu, après avoir soutenu Hong Kong dans une interview d’après-match.
A l’heure où l’ensemble des acteurs des jeux vidéo, plus spécialement les éditeurs s’investissent dans l’organisation de compétitions Esport, le marché chinois fort de plus de 300 millions de joueurs imposent est aujourd’hui au coeur de tensions commerciales liées aux contenus publiés pouvant ètre jugés comme dénigrant le gouvernement chinois.
A la suite de l’annonce par un éditeur de jeu vidéo, de suspendre un joueur professionnel d’ « Hearthstone » pour avoir soutenu Hong Kong face au régime chinois, la société Blizzard s’est expliqué sur les conditions de sa sanction, fondant sa décision sur un point de règlement interdisant au joueur de nuire à sa réputation, offenser une portion ou groupe du public et/ou affecter négativement l’image de Blizzard.
L’éditeur du jeu – détenu à 5% par le groupe chinois Tencent qui possède également Riot Games, 48 % de Epic Games, 11 % de Bluehole, 84 % de Supercell et 5 % d’Ubisoft – a pris la décision d’exclure le joueur de la compétition, de lui retirer tous ses gains de la saison et de le suspendre de ses tournois pendant une année entière. Des sanctions similaires ont été prononcées contre les deux commentateurs de la partie associés à la déclaration.
Blizzard & Esport : Sanctions de la communauté des joueurs de jeux vidéo
Cette décision a provoqué un large mouvement de protestations par la communauté de joueurs appelant à boycotter l’éditeur ou apporter leur soutien aux manifestants pro-Hong Kong lors de la convention annuelle de l’éditeur, les 1er et 2 novembre prochains. Blizzard a constaté le début d’un boycott de ses produits à travers la suppression de nombreux comptes Battle.net, l’impossibilité technique d’y parvenir ayant abouti au dépôt de demandes auprès de la CNIL ou l’annulation de précommandes relayées sur la toile
Plusieurs sénateurs américains ont ainsi dénoncé le comportement scandaleux de l’éditeur, « prèt à s’humilier pour plaire au parti communiste chinois ».
Réagissant à la situation, le président de Blizzard s’est exprimé restituant les sommes gagné à l’esportif et réduisant son exclusion à six mois, excluant tout contrôle ou censure de la Chine sur le sujet. Plusieurs éditeurs de jeux vidéo, également détenus par le groupe chinois, Riot et Epic Games ont rapidement communiqué sur leur indépendance tout en encourageant les joueurs, streamers et diffuseurs à s’abstenir de commenter ou discuter de sujets sensibles.
La position de l’éditeur Blizzard organisant ses compétitions de jeux vidéo ont relancé le débat sur les pouvoirs contestables des éditeurs de jeux vidéo en matière de sanction vis à vis des joueurs et des compétiteurs.
Sport, Esport & Divertissement : Les investissements financiers de la Chine
Cette affaire fait écho à l’exemple récent dans le monde de la NBA où Darly Morey, directeur général des Rockets avait publié en tweet dénonçant l’influence chinoise à Hong Kong. Cette déclaration avait provoqué une suite d’excuse de l’ensemble des responsables de la NBA et des Rockets, inquiets de la perte de leurs sponsors chinois ainsi que l’arrèt des diffusions des matches de la franchise NBA.
Plus généralement, les vetos chinois sur un certain nombre de produits américains connaissent une actualité très forte ces derniers mois – les sociétés mondiales intéressées par le marché chinois préférant protéger leurs investissements que débuter une lutte politico-économique. Apple Google,
L’on peut également rappeler une actualité récente liée à la diffusion du dernier épisode de la série South Park dans laquelle moquant ouvertement la propension d’Hollywood à modeler ses contenus pour ne pas contrarier les Autorités de Pékin. En réponse, le gouvernement chinois vient d’en interdire la diffusion et tous les extraits en ligne.